Ration sèche Surveiller le TP
Réduire son temps d’astreinte, c’est bien. Mais en conservant son autonomie alimentaire, c’est mieux ! C’est tout le dilemme que peuvent avoir les éleveurs qui décident de se lancer dans les rations sèches à base d’aliments composés pour vaches laitières. L’Institut de l’élevage et la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire ont lancé une étude visant à évaluer l’impact d’une ration sèche. Résultats.
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Attention au risque sanitaire
Mais tout ceci n’est pas sans risque : au-delà de l’autonomie alimentaire abaissée, l’éleveur doit également faire le pari que ses animaux resteront en bonne santé. « En effet, cette technique augmente les risques sanitaires sur les vaches » précise l’expert.
C’est pourquoi en partenariat avec la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, l’Institut de l’élevage a lancé un essai. Objectif : mesurer l’intérêt d’une ration sèche fermière utilisant des céréales autoconsommées (2/3 maïs, 1/3 blé) et des tourteaux industriels, avec du foin de luzerne pour obtenir une ration à moindre risque acidogène. L’essai a été menée sur deux lots de 16 vaches de race Prim’Holstein (primipares et multipares) en milieu de lactation : un lot témoin alimenté avec une ration composée à 67,8 % d’ensilage de maïs, et un lot ration sèche.Sécuriser le fonctionnement du rumen
Composition des deux rationsLot témoin
Ration sèche
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Dans la ration sèche évaluée dans l’essai, le rajout d’huile de colza et de mélasse a non seulement permis de maintenir le mélange, mais aussi « d’orienter la composition de la matière grasse du lait en acides gras ».
Par contre, « pour maintenir le TP », il est conseillé de remplacer le maïs « par de la pulpe de betterave surpressée » (ration semi-sèche) et ou d’apporter un complément en acides aminés. « Une étude en début de lactation devrait être réalisée en complément » soulignait toutefois Philippe Brunschwig.
Augmentation de la production laitière
Dans le détail, les résultats indiquent la ration sèche permet une production laitière supérieure comparativement à l’ensilage de maïs (+2,6 kg/VL/j). « La forte part de concentré dans la ration (Ndlr : 58 % vs 28,8 %) explique l’augmentation de la production », soulignait le chercheur français.
Au niveau qualitatif, la ration sèche permet d’avoir une composition améliorée au niveau des matières protéiques (+49 g/j) et moins grasse (-68 gMG/j).
Conséquence : baisse du TB et du TP avec la ration sèche, avec respectivement -5,3 g/kg et -1,3 g/kg.
Par contre, l’urée est supérieure avec la ration sèche (+33 mg/l). « La baisse du TB s’explique par une plus faible synthèse de matière grasse liée à un taux d’acides gras courts et moyens plus bas, mais aussi par la dilution du lait. »
Interaction digestives importantes
Celle du TP est quant à elle liée aux concentrations de lysine et de méthionine digestible plus faibles dans la ration sèche que dans le lot témoin. « L’efficacité de la ration sèche est en outre pénalisée par des interaction digestives importantes et par un transit accéléré, comme l’indique l’état des bouses, qui contiennent plus d’amidon que dans le lot témoin. »
Au niveau physiologique, les vaches ont repris de façon comparable, mais les vaches ayant reçu la ration sèche on davantage peiné au niveau de la reprise d’état corporel. « Le foin de luzerne a sans doute permis de stabiliser la ration, tout comme le maïs grain a permis d’éviter les perturbations ruminales », concluait Philippe Brunschwig.
Pour aller plus loinInstitut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
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